La bio-minéralisation, médecine douce de la pierre

  • En collaboration avec Amonit
  • juin 2016 | 3 minutes
Café de la Paix/Grand Hôtel Paris. © Amonit
Café de la Paix/Grand Hôtel Paris. © Amonit

Voici 10 ans, après des années de recherche et le dépôt de plusieurs brevets, Amonit lançait ses solutions de bio-minéralisation, CALCITE® et CALCITE BIOPATINE®, pour réparer les pierres naturellement, tout en douceur.

Les pierres calcaires, ou silico-calcaires, souffrent énormément de la pollution atmosphérique et des agressions naturelles causées par l’eau et le vent, notamment les plus poreuses d’entre-elles. Pour les plus touchées, la seule solution reste parfois le remplacement. Pour les autres, Amonit a depuis longtemps développé des mortiers de réparation de la pierre qui ont fait leurs preuves.
Il existe toutefois une autre technique, moins connue, mais pourtant tout aussi performante en terme de protection et d’une durabilité très satisfaisante : la bio-minéralisation ou comment permettre à la pierre de se réparer toute seule.

Comment ça marche ?

CALCITE - Kit 10m2

Nous utilisons la capacité de certains micro-organismes telluriques à fabriquer du carbonate de calcium à la surface de la pierre (CaCO3). Le bio-calcin ainsi formé vient tapisser les microporosités superficielles de la pierre. Il est de même nature que la pierre calcaire traitée. Ni vu, ni connu. Ce traitement réduit la pénétration des eaux sans modifier les échanges gazeux. Il redonne à la pierre un épiderme proche de l’originel. Sa faible épaisseur (quelques microns) offre un avantage notable : la pierre n’est pas masquée.

Comment ça s’applique ?

Nos clients appliquent une solution constituée d’un milieu de culture dans lequel une bactérie va se développer. La bactérie est nourrie durant un cycle de quelques jours par apport d’un liquide nutritif, pulvérisé sur un support préalablement nettoyé, dessalé et décapé des éventuels peintures ou hydrofuges présents. Le traitement s’opère sur un cycle de 4 jours consécutifs.

Existe-t-il un risque ?

Aucun. Les produits de bio-minéralisation développés par Amonit sont non toxiques, ne tâchent pas, ne contiennent pas de solvants. Ils sont également non agressifs pour les joints entre les pierres. Ils se nettoient à l’eau claire.

Peut-on les teinter ?

Exemples de teintes et de nuances proposées.

Oui. Nous avons développé une technique pour pouvoir teinter le traitement de la pierre par bio-minéralisation. Les micro-organismes, vivants, vont emprisonner dans un réseau cristallin de carbonate de calcium, de fines particules de pigments. Dans ce cas, le cycle de traitement peut varier légèrement.

Quel retour d’expérience a-t-on sur cette technique ?

Nous avons maintenant 30 ans de recul. Le comportement des façades traitées est très satisfaisant. De nombreuses références attestent de la pertinence de cette solution. Le résultat est visible. Les essais réalisés sur le bastion de Guise (propriété de la ville de Dijon) par le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques (LRMH) ont mis en évidence la formation d’un biocalcin à la surface de la pierre.1
D’autres expérimentations menées sur l’église Saint Médard de Thouars ont mis en évidence outre la formation du biocalcin, une réduction notable de l’absorption d’eau par la pierre traitée.2

L’église St Médard de Thouars. © Amonit

Ces résultats ont également été confirmés par de nombreuses études.3
Aujourd’hui, AMONIT est fier d’avoir participé à la renaissance de quelques bâtiments du Patrimoine.

La chambre de commerce de Toulon
  1. Rapport n° 1248A, 15 mai 2009
  2. Rapport LRMH N°963A
  3. S. Anne et al., Evidence of a bacterial carbonate coating on plaster samples subjected to the Calcite Bioconcept bio-mineralization technique, Construction and Building Materiale 24, 2010, 1036-1042

    Szerk: Török Á. et Vásárhelyi B. Effect of biomineralization on Hungarian porous limestone, Mérnökgeológia- Kőzetmechanika, 2011

    Thouars (deux sèvre-79). Eglise Saint Médard : traitement de la pierre par biominéralisation / Geneviève Orial, Anne Brunet, Sabine Castanier, Gaële Le Métayer-Levrel, Jean-François Loubière Champs-sur-Marne : LRMH ; Nantes : Université de Nantes, Laboratoire de biogéologie, février 1995 (Rapport LRMH No 963A)